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des moyens plus puissans : il se forme, au capital de 3 millions, une société sous le titre de Société des chantiers et ateliers du canal Vauban, M… et Cie. Les établissemens sont entièrement refaits sur un plan d’ensemble. Ils exécutent non seulement des machines pour les marines française et étrangères, mais du matériel de dragage, et toutes sortes de machines-outils. Néanmoins, ils ne s’étaient encore chargés que rarement de la construction des coques : et, après tout, ils n’étaient que l’aboutissement de l’évolution d’un simple atelier de serrurerie et de forges de marine, non d’un chantier de construction navale proprement dite.

Mais en 1863, à la fin de la deuxième période (si l’on admet que la première, Ateliers M…, s’étend de 1800 à 1856, et la deuxième, Société des chantiers et ateliers du canal Vauban, de 1856 à 1863), en 1863, donc, on estime intéressant, dans la pensée principalement d’assurer un courant de travail constant, de s’annexer un chantier de construction et de se fondre avec lui en une entreprise générale. Ainsi, par adjonction des établissemens de M. A…, constructeur de navires à Bordeaux, qui comprenaient un chantier de construction et de réparation, dit de Bacalan, des cales de halage à Lormont, les « Ateliers bordelais, » des chantiers en location à Sainte-Croix et à Ajaccio, fut constituée, la Compagnie anonyme des chantiers et ateliers de l’Océan ; et ainsi s’ouvrit la troisième période.

Entreprise « générale » par le nombre et la dispersion de ses succursales, — ateliers et chantiers de X…, de Bordeaux, d’Ajaccio, bientôt Forges de Rouen, et chantier de Penhoët à Saint-Nazaire, — autant que par la quantité et la variété de ses ouvrages : construction de yachts et de paquebots, réparations, mâture, etc. Survint la guerre de 1870 ; la Compagnie des chantiers de l’Océan mit tout son outillage et tout ce qui lui restait de personnel à fabriquer des canons, des affûts, des caissons, des mitrailleuses. Mais un tel événement fait syncope dans la vie d’une nation : un tel désastre devait entraîner des ruines : durant quelque temps, les commandes de la marine furent suspendues, les travaux pour le commerce à peu près nuls : les ateliers de X… cherchèrent un supplément d’action, un complément de ressources dans la fabrication du matériel de chemins de fer, locomotives et tenders. Vainement ; l’année 1871 vit la dissolution de la Compagnie des chantiers et ateliers de l’Océan. Cependant des négociations entamées avec la