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d’œil militaire qui en révèle l’opportunité, le courage mental qui donne la hardiesse de les entreprendre ; que, chez tous enfin, du dernier matelot au commandant en chef, il fallait exalter cet ensemble de facultés nobles, élevées, actives qui constitue la force morale…

Et, vraiment, ce dernier enseignement nous semble de beaucoup le plus important de tous, comme celui qui a la portée la plus générale et dont le bénéfice, en définitive, peut s’appliquer aux situations les plus diverses, aux méthodes de guerre les plus variées ; de sorte que, tout en reconnaissant qu’il s’agit bien, à l’heure où nous sommes, d’éviter des avaries graves, peut-être des catastrophes, qu’il s’agit aussi d’avoir le plus tôt possible l’unité de combat à puissance offensive maxima, et d’adopter, pour l’utilisation judicieuse de ce type de bâtiment, la tactique de l’enveloppement, nous disons qu’il s’agit surtout de savoir si, dans les batailles de l’avenir, nous aurons des Douglas, des Foley, des Nelson, ou bien des Villeneuve et des Dumanoir ; si, habilement dressés par nos commandans en chef, nos commandans en sous-ordre et nos capitaines sauront, obéir à l’inspiration qui force La victoire ou s’ils attendront les signaux du navire amiral avec cette passivité d’indécision qui appelle la défaite.

En un mot, nous disons qu’il s’agit de restaurer chez nous l’initiative individuelle.