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Rapport au déplacement Poids absolus Chiffres arrondis
(p. 100) (tonneaux.)
Coque et accessoires 30 4 230
Cuirassemens 25 3 520
Artillerie 11 1 550
Appareil moteur et auxiliaires 20 2 820
Combustible 9 1 270
Équipage, vivres, mâture, agrès, embarcations 3 430
Disponible 2 280
1 00 14 100

Il s’agit donc d’un navire dont le déplacement est inférieur de 700 tonnes à celui du type Patrie et supérieur de 600 à celui de l’Ernest-Renan. Ce n’est, dira-t-on, qu’un croiseur cuirassé très fortement armé. Justement. Il y a quelques années déjà ; les esprits prévoyans avaient discerné que, le cuirassé d’escadre devenant plus rapide et le croiseur cuirassé plus fort en artillerie, les deux types ne tarderaient pas à se confondre, la transaction s’opérant surtout au détriment du revêtement métallique du premier. Toute la question était de savoir si l’on resterait dans les déplacemens moyens de 12 000 à 13 000 tonnes ; auquel cas, — et c’est celui des nouvelles unités italiennes du type Roma, — on devrait se contenter de 20 à 21 nœuds de vitesse, ou si l’on pousserait plus loin, vers 14 000, peut-être 15 000 tonnes ; auquel cas — et c’est celui de l’unité que nous proposons, — on était en droit d’attendre des vitesses de 23 à 24 nœuds.

Quant au prix de revient de notre bâtiment, on peut l’évaluer d’une manière assez approchée à 34 500 000 francs. Deux des cuirassés du type Patrie, construits par l’Etat, figurent au budget de 1903 pour 35 700 000 francs chacun ; les quatre autres, confiés à l’industrie, coûteront tout près de 40 millions. L’Ernest-Renan reviendra à 33 millions ou un peu plus.


III

Ainsi fixés sur les traits caractéristiques de notre instrument de combat, nous pouvons préciser ceux de la tactique dont nous tracions tout à l’heure les premiers linéamens et montrer que la préparation du temps de paix aux mouvemens de cette tactique ne comportera plus d’évolutions dangereuses.