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aliment du travail et celui, en même temps, qui entraînait le moins de déchets physiologiques.

On ne peut pas, au point de vue économique, nourrir les chevaux ou le bétail avec du sucre mêlé à leur ration. L’éleveur s’y ruinerait. D’ailleurs, les droits élevés qui pèsent sur les sucres bruts de seconde qualité ne permettraient point ce mode d’alimentation. Mais, à défaut du sucre brut dénaturé, utilisé avec tant de profit en Allemagne, on peut employer, en France, les mélasses, c’est-à-dire les sous-produits inutilisables de la fabrication. M. Grandeau a conclu de ses savantes études sur ce sujet que l’introduction de la mélasse dans la préparation des fourrages était pleine d’avantages. En particulier, l’usage du pain mélasse ou de la paille mélassée, permettrait d’améliorer notablement le régime alimentaire des chevaux de l’armée et de réaliser en même temps des économies considérables sur le budget de la Guerre.

En résumé, les savans, les économistes, les agriculteurs, les éleveurs, et, — en fin de compte, les simples contribuables, sont intéressés, les uns à connaître les effets avantageux de l’alimentation sucrée, et les autres à en propager l’application.


A. DASTRE.