L’année qui s’est écoulée depuis que, le 31 mai 1902, les Boers, accablés sous le nombre, ont dû reconnaître la souveraineté britannique sur toute l’Afrique du Sud, a été, pour l’Angleterre et ses colonies, l’année impériale par excellence. Après avoir vu leurs fils combattre pour la première fois côte à côte dans cette terrible guerre, œuvre de l’impérialisme, la mère patrie et ses plus lointaines dépendances ont encore vibré des mêmes sentimens, tour à tour de joie et d’anxiété, aux dramatiques péripéties du couronnement d’Edouard VII. Les premiers ministres de toutes les grandes colonies, venus pour assister à cette solennité, se sont réunis en conférence à Londres avec les représentans du gouvernement de la métropole, pour discuter les problèmes politiques, militaires et économiques communs à tout l’Empire. Bientôt après, fait sans précédent et témoignage certain de l’importance capitale que la mère patrie attache désormais à tout ce qui touche ses colonies, le principal, sinon le premier des ministres de la couronne a quitté l’Angleterre pour de longs mois, afin d’étudier sur place les questions sud-africaines. Enfin, comme pour fêter l’anniversaire de la paix, ce même ministre, entraînant une partie de ses collègues, invite aujourd’hui son pays à accomplir une formidable révolution
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L’EMPIRE BRITANNIQUE
AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE
LA CRISE DE L’IMPÉRIALISME