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expéditionnaire sur le théâtre des opérations, il ne restait aucune action purement militaire à entreprendre ? En effet, le siège de Pékin était levé, Tien-Tsin était délivrée, les forts du Pétang enlevés, et le gouvernement chinois ne montrait pas le moindre désir d’accepter le combat. »

Les appréciations qui précèdent, nous l’avons déjà indiqué, visent, en général, les élémens de l’avant-garde et du gros du corps expéditionnaire, venus d’Europe, plutôt que les contingens de la première heure dont nous nous occupons plus spécialement dans cette étude. Ces derniers, surpris comme les autres alliés, par cette suite précipitée d’actes d’hostilité contre les étrangers qui marquèrent l’explosion du mouvement boxeur, n’eurent tout d’abord qu’un objectif, qui était aussi l’objectif commun : faire face, avec tous les moyens d’action dont on pouvait disposer, à une situation aussi imprévue et dont la gravité s’accentuait de jour en jour ; et l’on peut dire des contingens allemand, autrichien et italien, qu’ils se sont efforcés, dans la mesure de leurs effectifs, à contribuer à la réalisation de l’œuvre commune. C’est ainsi que ce furent les Allemands qui, après les Anglais, fournirent le plus fort contingent de matelots et de troupes de marine, débarqués de leur escadre, pour la formation de la colonne Seymour : 450 hommes[1]. Les Autrichiens ne purent en fournir que 40 ; les Italiens, 25. Ce sera habituellement dans cette proportion que les contingens de ces puissances concourront à la formation de leurs différentes colonnes qui coopéreront avec les alliés. Les pertes des Allemands, pendant les opérations de cette colonne Seymour, atteignirent 74 hommes tués ou blessés, soit le sixième de leur effectif ; celles des Autrichiens furent du cinquième : c’est dire que les uns et les autres, comme aussi les Italiens, ont vaillamment fait leur devoir.

Pendant que s’effectuaient ces opérations, une canonnière allemande, l’Iltis, prenait, de son côté, une part décisive à l’attaque des forts de Takou, et avait 2 officiers et 18 hommes hors de combat ; en même temps, 120 soldats allemands marchaient avec le corps mixte de débarquement qui, sous les ordres du capitaine de vaisseau Pohl, de la marine allemande, était chargé de

  1. Les Allemands firent venir de Kiao-Tchéou, dès le début des hostilités, deux compagnies d’infanterie de marine, qui coopérèrent, d’une manière brillante, avec leurs marins débarqués aux combats de Tien-Tsin et que l’on dut rappeler, le 1er juillet, à Kiao-Tchéou, où la situation menaçait de devenir très critique.