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groupe, qui, selon les circonstances, prenait les différentes allures, le pas, le petit trot et même le trot allongé. Ce n’est certes point une disposition à recommander dans une guerre contre un ennemi sérieux, harcelant et attaquant les convois, mais elle répondait parfaitement aux conditions dans lesquelles les alliés se trouvaient dans le Pé-tchi-li. C’est, sans doute, également, en considération de la faible estime dans laquelle il tenait le régulier chinois, que le contingent américain se bornait à donner le plus souvent à son service de sûreté, au cantonnement ou au bivouac, un dispositif des plus rudimentaires, qui eût été susceptible de faciliter les surprises de la part d’un ennemi tant soit peu entreprenant. Au contraire, dans les marches préparatoires au combat, lorsque des troupes américaines se trouvaient en première ligne, leurs petites patrouilles, formées de soldats intelligens et hardis, éparpillées à distance en avant et sur les flancs, s’entendaient parfaitement à fouiller le terrain et à compléter les renseignemens fournis par la cavalerie.

En résumé, comme appréciation d’ensemble, il est permis de déclarer que, bien qu’ils fissent, à dessein ou non, étalage, au point de vue de la discipline générale et dans l’application de leurs divers services, en campagne, — par leur grande indépendance d’action, par le ton familier de leurs rapports de chef à soldat, dans le service comme hors du service, par leur manière de monter quelquefois la faction, de rendre les honneurs, ou les marques extérieures de respect, etc., — de principes allant souvent à l’encontre de ceux sur lesquels sont généralement fondés les règlemens militaires des différentes puissances européennes, témoignant ainsi de la volonté bien arrêtée de conserver leur individualité en adaptant, en tout, leur mode de faire au tempérament national, les soldats du contingent de l’Union firent preuve, devant l’ennemi, à Tien-Tsin, à Yang-Tsoun et à Pékin, et, en général, en toute circonstance, d’intrépidité, d’endurance et d’autres qualités militaires, individuelles et générales, de premier ordre.


IV. — FRANÇAIS ET JAPONAIS

Dans cet exposé de nos relations avec les contingens réunis à Tien-Tsin, au moment de la préparation de la marche sur Pékin, nous n’aurons garde d’oublier de faire mention des