Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 15.djvu/841

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

eux-mêmes, sous la direction de l’un d’eux comme chef. En outre, ils aident au service dans les hôtels environnans. Des excursions, où l’on visite des établissemens se rattachant à l’industrie hôtelière, chais, brasseries, etc., complètent cet enseignement organisé avec un sens pratique vraiment admirable. Grâce à lui, tous les progrès accomplis par l’industrie hôtelière suisse à la suite d’une expérience quasi centenaire, se répandent peu à peu jusque dans les établissemens les plus modestes. C’est donc à la Société des hôteliers et à ses deux principales créations, le Bureau central et l’École professionnelle, que la Suisse devra de continuer à attirer les touristes par la bonne organisation de ses hôtels.

Mais, si bien que l’on se trouve dans un hôtel, encore faut-il pouvoir y parvenir facilement et commodément. Presque autant que les hôtels, les moyens de transport jouent un grand rôle pour le développement du tourisme dans un pays. Là aussi, la Suisse a fait un sérieux effort.

Il suffit de jeter les yeux sur une carte des chemins de fer de ce pays pour s’apercevoir que, eu égard aux accidens de son sol, il est un des mieux pourvus du monde en voies ferrées. Sur les grandes lignes que nous avons déjà signalées, lignes d’un intérêt européen, vient s’embrancher tout le réseau des lignes locales. La montagne est comme pénétrée de ses ramifications, que continuent encore les funiculaires ou les chemins de fer à crémaillère. Ceux-ci dépassent souvent l’altitude de 2 000 mètres ; bientôt ils atteindront le sommet de la Jungfrau (4 166 mètres). L’Oberland bernois, à lui seul, n’en compte pas moins de dix.

L’organisation de ces chemins de fer n’est pas supérieure à celle de la France ou de l’Allemagne, comme personnel, matériel et vitesse, bien que le contrôle des billets accompli uniquement dans les trains constitue un agrément appréciable. Mais ils présentent des avantages sérieux au point de vue du tourisme. C’est d’abord la durée de validité des billets d’aller et retour, dits billets de double course, valables trois jours pour une distance de moins de 10 kilomètres et dix jours pour toute autre distance. C’est ensuite le système très pratique des billets circulaires avec itinéraires au gré des voyageurs, dits billets combinables, qui permettent d’autant mieux d’organiser ses excursions de la façon la plus commode et la plus variée, que, par des conventions spéciales, ils se rattachent au réseau des pays limitrophes. C’est surtout les cartes, délivrées en commun par un certain nombre