Nous nous bornerons, pour ne pas allonger notre travail, à montrer encore, par quelques exemples peu nombreux, les soins du général de Moltke pour la direction des petites, comme des grandes opérations, dans les dernières périodes de la guerre.
Du 15 octobre, télégramme[1] daté de Versailles au général de Werder qui opère dans l’Est :
« Sa Majesté ordonne d’attaquer l’ennemi sans autre préoccupation. Ses forces ne peuvent comprendre que des dépôts et des gardes mobiles et en particulier, au maximum, 36 pièces. Une base et des chemins de fer ne sont pas indispensables. »
Le général de Werder avait demandé à modifier sa marche et à s’appuyer à la voie ferrée de Neufchâteau à Chaumont.
Le 16 octobre, télégramme[2] au même général :
«… Ne prenez pas la ville de Vesoul comme point de direction de votre marche ultérieure, mais bien le lieu où se trouve l’ennemi. »
Du 26 octobre, de Versailles, instruction[3] à tous les commandans en chef :
« Dans ces derniers temps, ont paru, à plusieurs reprises, dans plusieurs journaux allemands, des lettres qui émanent indubitablement de correspondans placés à quelques quartiers généraux ; elles indiquent spécialement la position des troupes devant Paris, et font connaître aussi les opérations projetées. Cela doit être absolument défendu… »
Dans une lettre personnelle[4] du général de Moltke au général de Stiehle, chef d’état-major du prince Frédéric-Charles, — datée de Versailles le 14 novembre, — et destinée à l’orienter complètement pour l’intervention de la IIe armée vers Orléans et la Loire, on trouve la remarque suivante :
«… Il faut rendre justice aux puissantes ressources de ce pays et au patriotisme des Français : après avoir vu emmener en captivité toute l’armée française, la France a pu mettre en campagne dans un temps très court, étant données les circonstances, une nouvelle armée qui mérite toute attention… »
Le 7 novembre, des ordres sont donnés pour organiser une subdivision d’armée, sous le commandement du grand-duc de