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n’est rendu plus élastique ni par beaucoup d’économies, ni par beaucoup de crédit : il est, par conséquent, intéressant de savoir s’il est consenti des avances. À cette question, l’usine A n’a point répondu. — « Parfois, » répond l’usine C. Elle avait d’abord dit : « Aucune, hors le cas de force majeure. » Ce que l’usine B, au surplus, confirme et complète : « Il n’est que très rarement consenti des avances à notre personnel ; mais, dans des cas particuliers, et en dehors des époques de paie indiquées ci-dessus, il est accordé des acomptes sur tout ou partie du salaire gagné. »

Maintenant, — et c’est la dernière question, — le salaire du métallurgiste est-il un salaire fixe, ferme, que rien n’augmente et que rien ne diminue ; qui, lorsqu’il est débattu et gagné, est payé intégralement, ni plus ni moins ? En plus, y a-t-il quelque bénéfice ou, comme disait Le Play, quelque « subvention ? » En moins, est-il sujet à des retenues ou des amendes ?

Aux aciéries de l’usine A, les ouvriers qui travaillent à la tâche ont une prime mensuelle sur la fabrication. Cette prime est en moyenne de 2 pour 100 ; mais les chefs-fondeurs en touchent une plus élevée, et qui s’élève avec la production de leur four (on sait que les fondeurs ont la surveillance et la direction d’un four, les chefs-fondeurs de tous les fours d’un atelier).

Pour les diminutions de salaire, retenues et amendes, à l’usine C, on n’opère de retenues « qu’en vertu de saisies-arrêts, soit le dixième des salaires. » A l’usine A, « il n’y a de retenues que celles destinées à la caisse de secours (pour maladie) et celles imposées par huissier. Les amendes sont nulles ou à peu près, et le montant en est versé à la caisse de secours. » L’usine B n’autorise et ne pratique aucune cession ou retenue sur les salaires. « L’ouvrier pour lequel nous recevons une saisie-arrêt est mis en demeure d’en faire donner main-levée dans le délai de huit jours, faute de quoi il est congédié à l’expiration de ce délai. Les amendes sont de 0 fr. 10, 0 fr. 25, 0 fr. 50 et n’excèdent pas ce dernier chiffre. Les motifs en sont généralement le retard habituel aux heures d’entrée, la sortie des ateliers avant l’heure fixée, ou des infractions légères aux règlemens de l’usine. Le produit total et annuel de ces amendes peut monter à environ 200 francs ; il tend à diminuer de plus en plus, et il est versé entièrement à la caisse de secours de l’usine. »

Les moyens disciplinaires les plus fréquemment employés