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soir à six heures du matin, selon que l’équipe est de jour ou de’ nuit ; — mais qu’il y a, au cours de ces douze heures de présence, une interruption de travail de deux heures, qui ramène à dix heures la journée de travail effectif. Cette interruption de deux heures se fait en deux fois, aux heures des repas : une demi-heure de huit heures du matin à huit heures et demie ; une heure et demie de onze heures et demie à une heure de l’après-midi, pour le déjeuner, qu’on appelle à l’ancienne mode le dîner.

L’usine A pratique, en outre, le repos hebdomadaire, qui est pour elle le repos du dimanche. Les ateliers sont arrêtés le samedi soir, à six heures, et remis à l’œuvre, ordinairement, à six heures du matin, le lundi. Cependant on profite de la matinée du dimanche pour faire les réparations indispensables ; et, d’autre part, les fours qui doivent travailler le lundi matin sont rallumés le dimanche soir et chauffés dans la nuit du dimanche au lundi. Enfin, une exception est nécessaire pour les fours Martin, dont l’arrêt présenterait toute sorte d’inconvéniens, et qui, par conséquent, travaillent sans interruption le dimanche comme les autres jours.

Si vous ne vous contentez pas d’un renseignement aussi général, et si nous parcourons le cahier où la direction de l’usine A a bien voulu consigner pour nous tous les détails susceptibles d’éclairer le sujet, nous relevons, exprimant la durée moyenne de la journée, suivant les spécialités ou catégories, trois chiffres : douze heures, onze heures et dix heures. C’est ainsi qu’aux aciéries tout le monde est marqué pour douze heures ; et tout le monde à la fonderie pour dix heures ; au puddlage, à l’entretien, tout le monde dix heures ; aux bandages, aux forges, tout le monde onze heures ; aux tôleries, au laminage, tout le monde douze heures. Sur l’ensemble des fours, tandis que les quenouilleurs et les appareilleurs sont portés pour douze heures, les maçons, les décrasseurs et les déchargeurs de lingots ne le sont que pour dix. Au cisaillage des tôles, presque tous les ouvriers, chefs et aides-cisailleurs, manœuvres, traceurs, peseur, chargeur, répareurs, figurent pour dix heures ; seuls les remiseurs sont à douze heures. A l’ajustage et aux blindages, les tourneurs, raboteurs, fraiseurs, perceurs, onze heures ; les contre-maîtres, manœuvres, ajusteurs, dix heures. Partout, les pointeurs figurent uniformément pour onze heures.

Ces différences, au surplus, sont plus apparentes que réelles,