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mais qui, lui non plus, ne s’adresse pas toujours aux parties les plus nobles de l’intelligence. Mais, quand on a tout dit, et quand on le dirait plus sévèrement encore, il reste toujours que, pour justifier leur fortune, le théâtre ou le roman français doivent avoir des qualités que n’ont pas tous les autres, et, s’il nous est permis d’exprimer un regret, ce sera que M. J. Novicovv n’ait pas essayé de les caractériser.

Il dit bien, à la vérité, que « les productions littéraires de la France ont un caractère international, parce qu’elles peuvent plaire à toutes les nations, » ce qui revient à dire que l’opium fait dormir « parce qu’il y a en lui une vertu dormitive, quia est in eo virtus dormitiva ; » et la réponse, malgré Molière, n’est peut-être pas si sotte ! Mais il pouvait dire quelque chose de plus, et, par exemple, quelque chose d’analogue à ce passage du livre de M. Sergi (j’aime à rapprocher ces témoignages qui nous apprennent ce que les étrangers pensent de nous) : « Le génie français est moins apte à créer qu’à transformer et à propager les idées. La principale qualité qu’on ait coutume d’attribuer communément au peuple français, je veux dire la sociabilité, se retrouve encore ici et n’y est pas d’une médiocre utilité. Inconsciemment et involontairement, elle devient une tendance à répandre autour de soi les acquisitions que l’on a transformées. Dan » cette sorte de transformation, tout, en effet, prend un air d’aisance, de légèreté, de grâce et d’agilité, qui sont les qualités les plus propres à favoriser la diffusion des inventions intellectuelles ; et la limpidité d’une langue transparente comme le cristal, trasparente come cristallo, en s’y ajoutant, aide et concourt au même objet. »

Nous nous laisserions entraîner un peu ; loin, si nous voulions discuter, de mot à mot, cette « caractéristique » du génie français ; et nos médiévistes, en particulier, pourraient s’étonner que l’on refusât le don de la « création » ou de l’ « invention » au, pays qui a ouvert cette source de poésie que sont les romans du cycle de la Table Ronde. Les historiens de la science, à leur tour ; pourraient faire observer, non sans quelque raison, que l’histoire naturelle et la chimie modernes sont bien des « inventions » françaises. Mais, en somme, l’observation est juste, et il est vrai que, depuis le temps de la Renaissance, nous avons moins « inventé « que « transformé ; » moins « créé » que « rendu viable » ce qui ne l’était pas toujours né ; moins « innové »