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qu’il prenne pitié de lui ! Dans ma jeunesse, je m’agenouillais devant vos portraits comme devant ceux des saints. Maintenant, je me mets en prière devant vous. Ainsi cette vie ne me convient plus, puisque je m’y trouve si mal. Ne serait-ce pas mieux de couper tout de suite le nœud qui tous les jours se détache lentement ?… Non ! quand nous n’avons pu périr pour la liberté de nos frères, ce serait une bassesse que de mourir pour notre propre paix. Prions plutôt le Seigneur, pour qu’il accepte nos peines en sacrifice pour le bonheur de notre patrie…


D’autres morceaux sont de véritables petits poèmes en prose. On les goûterait peu aujourd’hui ; ils étaient les bienvenus à l’époque de la ferveur romantique et provoquaient sans doute chez les sensibles lectrices quelques larmes fugitives. Le romantisme, la Pologne, comme tout cela est loin de nous aujourd’hui !

Je me ferais scrupule d’épuiser par une sèche analyse toute la substance de ce second volume. Il faut laisser au lecteur le plaisir de quelques trouvailles. La belle publication de M. Kallenbach vient à point, à un moment où l’attention paraît se reporter un peu sur cette littérature polonaise qui, — malgré les variations de la politique européenne, — n’a jamais cessé de mériter la sympathie et l’intérêt des esprits éclairés.


LOUIS LEGER.