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L’ACADÉMIE DE FRANCE
Á ROME

Á PROPOS D’UN CENTENAIRE

De belles fêtes d’art célèbrent, en ce printemps de 1903, à Paris et à Rome, le centenaire de l’installation de l’Académie de France à la Villa Médicis. C’est, en effet, en 1803 que ce palais, construit en grande partie par l’illustre famille florentine dont il porte le nom, fut cédé à la France, en échange du palais Salviati, Mancini ou de Nevers. Celui-ci, d’ailleurs superbe, d’une situation plus centrale, puisqu’il s’élève sur le Corso, dans le plus brillant quartier de Rome, abritait nos jeunes artistes depuis près de quatre-vingts ans. Mais, précisément, l’entourage paraissait un peu bruyant et animé pour une retraite studieuse. Les pensionnaires n’avaient pas la ressource de méditer dans un jardin, l’un de ces beaux jardins de Rome, les plus poétiques et les plus nobles du monde : le palais Salviati n’en possédait pas plus que les palais ses voisins, oppressés déjà par les constructions modernes. Si vaste qu’il fût, il devenait d’ailleurs trop étroit pour le nombre accru de ses habitans et l’encombrement de ses collections et des moulages. Toutes ces raisons décidèrent le gouvernement du Premier Consul à une négociation qui, sans bourse délier, rendit la France propriétaire d’une demeure à la fois plus confortable et plus digne de l’Académie.