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répartition du travail, rapprochement de l’autorité et des populations qu’elle administre, possibilité de choisir un personnel plus compétent ; lois seraient les principaux avantages de cette transformation. À la réorganisation territoriale il faudrait joindre un mode de recrutement plus sérieux des préfets, et le principe n’en est pas malaisé à découvrir. De temps en temps, quelques auditeurs au Conseil d’État doivent abandonner cette carrière, faute d’un nombre suffisant de vacances dans le cadre des maîtres des requêtes. Il y a là un groupe d’hommes jeunes, instruits, habitués aux grandes affaires, qui apporteraient un précieux concours à l’administration algérienne ; nommés maîtres des requêtes hors cadre, et conservant l’espoir de rentrer plus tard au Conseil d’État, ils auraient l’indépendance et l’autorité qui manquent aujourd’hui aux préfets d’Algérie ; ils arriveraient dans le pays précédés d’une réputation qui donnerait à l’administration civile un prestige qu’elle n’a jamais connu, car si elle est peu respectée, c’est qu’elle n’a pas toujours été respectable. Ce n’est pas seulement aux populations que proliférait la réforme qui vient d’être esquissée, ce serait surtout au gouvernement général, car elle devrait avoir pour conséquence une détermination plus précise des attributions respectives du gouvernement et des préfectures. Elle donnerait en même temps une assiette beaucoup plus solide à l’autorité du gouverneur, trop faible actuellement vis-à-vis d’un préfet insubordonné qui représente à peu près un tiers des intérêts de la colonie, — le cas s’est présenté ; — il n’aurait pas à craindre que des fonctionnaires de moindre importance fussent tentés d’empiéter sur son autorité. En réduisant ainsi l’étendue de chaque nouveau département, on faciliterait à son chef la tâche lourde, mais indispensable, de