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LE
RÉGIME DE L’ALGÉRIE
AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE

II[1]
LES IMPOTS, L’ADMINISTRATION, LA JUSTICE


III

En tous pays, a-t-on dit, l’état de la propriété dicte la forme de l’impôt ; les nombreuses anomalies du système des impôts arabes d’Algérie ne semblent pas justifier cette proposition. Il faut ici, comme en tant d’autres matières, distinguer les pays arabes des pays kabyles. Dans les premiers, nous avons deux impôts : l’un portant sur le revenu foncier, nommé achour, l’autre nommé zekkat, portant sur le bétail qui constitue à lui seul la presque-totalité du capital mobilier. À ces contributions qui forment le fond de l’impôt indigène s’ajoutent, dans certaines régions de la province de Constantine : l’hockor qui vient se superposer à l’achour ; et, dans le sud des trois provinces, la lezma qui généralement remplace les autres impôts, mais parfois vient s’adjoindre à eux. Un coup d’œil rapide sur ces taxes va montrer leur incohérence.

L’achour est imposé, à raison d’une somme déterminée par charrue, à tout indigène cultivant la terre. Ici doit s’arrêter la

  1. Voyez la Revue du 1er avril.