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LES
CONGRÉGATIONS RELIGIEUSES

LE PROTECTORAT CATHOLIQUE
ET L’INFLUENCE FRANÇAISE AU DEHORS


I

On affecte de croire, dans le camp radical-socialiste, que tous les hommes qui réprouvent la loi sur les associations, et plus encore les aggravations apportées à la loi Waldeck-Rousseau par le ministère Combes, sont des « cléricaux, » mus uniquement par des préoccupations confessionnelles et par des passions religieuses, à moins que ce ne soit par des passions politiques. C’est là une erreur qui, pour être commune, n’en est pas moins grossière. Quand la loi Waldeck-Rousseau et la politique de M. Combes n’auraient contre elles que les catholiques froissés dans leurs croyances, cette loi et cette politique n’en seraient pas plus justifiées ; car, en République, dans un pays qui se prétend libre, toutes les confessions religieuses ont droit à la liberté ; et parce qu’ils sont le nombre, parce qu’ils peuvent se vanter d’avoir pour eux la majorité des Français et des Françaises, les catholiques n’y ont pas moins de droits que les protestans, les juifs, les mahométans, les francs-maçons et les libres penseurs. Pour condamner la politique anti-cléricale aujourd’hui triomphante, il me suffit qu’elle s’inspire d’un esprit sectaire, anti-religieux