Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 14.djvu/616

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE
RÉGIME DE L’ALGÉRIE
AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE

I
LA POPULATION, LES RELIGIONS ET LA PROPRIÉTÉ

L’année 1901 a inauguré un régime nouveau en Algérie, dont le trait principal est l’autonomie d’un budget incorporé jusqu’alors au budget général de l’Etat. Nous voudrions, au moment où les destinées de l’Algérie vont être confiées, dans une certaine mesure, aux représentans des diverses populations qui l’habitent, indiquer aussi sommairement que possible les nombreuses lacunes qui subsistent dans son organisation, les fautes commises dans le passé, les principales réformes qu’on attend de l’avenir. Après avoir parcouru cet exposé, le lecteur jugera si le système établi par la loi du 19 décembre 1900, qui a conféré à l’Algérie la personnalité civile et une quasi-autonomie financière, a été suffisamment préparé ; s’il était prudent et politique de remettre le pays à des mains encore peu expérimentées, avant d’avoir opéré de profondes modifications dans un organisme aussi défectueux.


I

« Quiconque a pu voir les prodigieux travaux exécutés par les Français en Algérie n’éprouvera que de la pitié pour ceux