Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 14.djvu/364

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LOUISE DE KÉROUALLE
DUCHESSE DE PORTSMOUTH

DERNIERE PARTIE[1]

UNE ALLIÉE DE LOUIS XIV

Espionne de la France, Spy of France, telle est l’injure qui, sous des formes diverses, est sans cesse jetée à la face de la duchesse de Portsmouth. C’est la représentante de l’alliance catholique et française, la créature de Louis XIV et de Louvois, que l’on hait, bien plus que la courtisane fastueuse et insolente. « Par sa fine politique, par l’adresse de son esprit, par tous les charmes de sa personne, » elle s’est faite, selon l’Histoire secrète de la duchesse de Portsmouth, maîtresse absolue de l’esprit du roi, elle obtient de lui tout ce qu’elle veut à l’avantage de la France, « beaucoup plus efficacement que n’eussent jamais pu faire tous les ambassadeurs, ni tous les courtisans pensionnaires de Tyrannide (Louis XIV). » En une nuit, la « Dalila française » sait le plier aux desseins les plus funestes à la nation, les plus contraires aux volontés manifestes du « Grand Sénat » (Le Parlement).

Que la duchesse de Portsmouth ait été l’ardente avocate de l’alliance française et soit peu à peu devenue l’intermédiaire

  1. Voyez la Revue du 1er mars.