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20 juin 130 kilomètres en 5 jours, soit une moyenne journalière de 26 kilomètres et se trouvait encore à 70 kilomètres de l’Iser, Les deux autres divisions de cavalerie de réserve avaient été maintenues en arrière des troupes d’infanterie et se trouvaient encore, la 2e à Leitomischl à 110 kilomètres de l’Iser, n’ayant parcouru depuis le 20 juin que 100 kilomètres ; la 3e à Abtsdorf, à 125 kilomètres de l’Iser, ayant parcouru 65 kilomètres.

Seule la 1re division de cavalerie légère était au contact des Prussiens vers Turnau et Podol.

Quant à la 2e division de cavalerie légère, elle était toujours en observation devant le comté de Glatz à Gabel et n’avait pas reconnu le mouvement de flanc de l’armée du prince royal partant de la basse Neisse pour gagner, en contournant le comté de Glatz, les défilés de l’Erz et du Riesen-Gebirge.

En mettant en mouvement dès le 15 juin, jour de l’ouverture des hostilités, les quatre divisions de cavalerie disponibles pour leur faire garnir les défilés de la Lusace, puis la ligne de l’Iser, Benedeck pouvait porter le gros de ses forces dans l’autre direction à la rencontre de l’armée du prince royal qu’il eût attaqué en tête. En même temps, il aurait pu la faire suivre en queue par la 2e division de cavalerie légère dans les défilés des Sudètes.

La distance maxima à parcourir pour atteindre les monts de Lusace était de 300 kilomètres. La cavalerie autrichienne donnait assez de preuves d’endurance pour lui faire faire ce mouvement en cinq ou six jours. D’ailleurs, dès les premiers jours de juin, il était facile de pousser la cavalerie vers la frontière et de lui faire gagner quelques marches.

Le 25 juin, il était encore temps de faire un effort et de porter la cavalerie de réserve sur l’Iser. L’armée du prince Frédéric-Charles n’atteignit cette rivière que le 27 juin.

Le grand état-major prussien n’était d’ailleurs pas sans inquiétude sur la situation ; aussi, le 22 juin, le maréchal de Moltke, en envoyant ses instructions pour la marche concentrique des armées prussiennes sur Gitschin, écrit en particulier au commandant de la 1re armée :

« La 2e armée est la plus faible et c’est à elle qu’incombe la tâche la plus difficile puisqu’elle doit déboucher des montagnes. En conséquence, dès que la 1re armée aura effectué sa réunion avec le corps du général Herwarth, elle devra, afin d’abréger la