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CAVALIERS ET DRAGONS

DERNIERE PARTIE[1]

La guerre de sécession venait à peine de finir que la guerre austro-prussienne de 1866 commençait. L’emploi de la cavalerie, aussi bien du côté prussien que du côté autrichien, comparé à ce qui venait de se faire en Amérique, présente un contraste saisissant.

Avec des cavaleries exercées depuis tant d’années, on était, semble-t-il, en droit d’espérer des résultats plus considérables encore que ceux dont il vient d’être fait mention. La désillusion fut complète. Leur rôle fut presque nul. Ceci doit paraître inexplicable à ceux qui ne se rendent pas compte du voile que, dans les choses militaires, la routine et le parti pris jettent souvent sur les intelligences les plus claires.

En 1866, les cavaleries européennes ne prêtent aucune attention aux événemens d’Amérique. Elles n’ont en vue qu’un seul but : l’action dans la bataille, comme arme de choc, par la charge et l’emploi de l’arme blanche. Quant au combat par le feu, il ne saurait en être question.

Cette erreur a été si funeste à l’Autriche, qu’il est permis d’affirmer qu’elle a causé sa défaite.

L’Autriche avait une magnifique cavalerie, admirablement montée et bien encadrée. Mais sa doctrine étant fausse, cette cavalerie devait être inutile, et elle le fut en effet. En Bohème, elle comptait 178 escadrons, dont 38 attachés aux corps d’armée.

  1. Voyez la Revue du 15 décembre 1902.