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et à laquelle non seulement les inventeurs d’automobiles, mais les pilotes d’adrostats sphériques doivent cependant prêter l’attention la plus scrupuleuse. En effet, il paraît résulter d’une conférence faite par le capitaine Von Tschudi, devant la Société aéronautique de Berlin dans sa séance de septembre, que la friction de l’air contre la soie vernissée ou gommée, ou même l’échappement du gaz par les soupapes de sûreté lorsque le ballon pénètre dans une atmosphère raréfiée, suffisent pour expliquer certaines catastrophes qu’on avait à tort attribuées à un incendie allumé par imprudence ou par la machine d’un dirigeable

Sous aucun prétexte, n’abandonnons les recherches auxquelles les ballons ordinaires sont les seuls qui puissent participer, et qui ont produit des résultats si remarquables depuis le jour où le Zénith s’est lancé dans la haute atmosphère, armé d’appareils destinés à permettre l’inhalation du gaz oxygène. Car les deux victimes de cette catastrophe n’ont pas péri pour une cause stérile. C’est depuis lors que les recherches se sont multipliées. Après vingt-sept ans de travaux, on entrevoit enfin la possibilité de répondre aux questions qu’on se posait alors. Souhaitons que le trépas des quatre dernières victimes de l’aéronautique militante ait des résultats aussi fructueux pour l’extension de la science de l’air !


WILFRID DE FONVIELLE.