Page:Revue des Deux Mondes - 1902 - tome 9.djvu/750

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

-deberg sur Bloemfontein, ils vont employer les nouvelles. Ils s’étendent en largeur. Le front dépasse souvent 20 kilomètres. Les seuls obstacles à cette marche en ordre demi-déployé en lignes de colonnes étaient les cours d’eau. Jusqu’à l’arrivée à Bloemfontein, les troupes ne trouvaient que de faibles ruisseaux tombant dans la Modder et faciles à franchir. Mais, ensuite, elles durent franchir des cours d’eau importans, Modder, Wett, Sand-Walsch, Rhenoster et Vaal, tous coulant vers l’Ouest perpendiculairement à la direction de marche. Souvent alors il y eut combat.

Même lorsque les passages furent disputés, l’armée ne modifia pas son dispositif de marche. Chaque colonne était composée de manière à avoir la supériorité numérique sur l’adversaire qu’elle pouvait rencontrer. Celles qui, favorisées par le terrain, gagnaient une certaine avance sur les autres, faisaient irruption sur les derrières de l’ennemi et favorisaient ainsi les progrès de leurs voisines. Avec un adversaire aussi peu entreprenant que les Boers, il y avait avantage à multiplier les colonnes. Toutefois, les fractionnemens étaient tels que chaque division pouvait en une heure concentrer tous ses élémens de combat.

Les divisions marchaient par brigades accolées ayant souvent entre elles des intervalles de 1000 à 1200 mètres, dans lesquels étaient disposés les élémens non embrigadés, artillerie, génie, ambulances, colonnes de munitions, convois divisionnaires, etc.

Le grand quartier général suivait l’axe de marche, marqué avec le câble télégraphique de campagne déroulé sur le sol par les sections de première ligne qui suivaient la cavalerie ou l’infanterie montée.

Dans les brigades d’infanterie, les quatre bataillons formaient les quatre élémens d’une sorte de colonne double très ouverte, à 250 ou 300 mètres de distance entre les bataillons. Dans chaque bataillon, les huit compagnies, formées chacune sur un rang, étaient à 100 ou 120 mètres les unes derrière les autres ; dans chaque compagnie, les hommes étaient à 2 ou 3 mètres d’intervalle.

Les troupes, se trouvant ainsi dans la formation même du début de l’engagement, n’avaient pas à passer de l’ordre de marche à l’ordre de combat. Il suffisait d’augmenter les distances entre les différens élémens. Cette disposition très clairsemée, désignée