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Les eaux à Londres et à Paris


L’approvisionnement des gigantesques agglomérations qui constituent les grandes métropoles modernes devient chaque année plus difficile. Pour l’alimentation en eau, dès que la population augmente, que la superficie habitée s’étend, le problème se complique d’autant plus que la population urbaine gaspille l’eau sans souci des efforts accomplis pour lui procurer, à tout moment, le volume nécessaire d’eau limpide et fraîche, exempte de germes dangereux.

Les Parisiens d’aujourd’hui ont conservé la vieille manie qu’avaient déjà leurs ancêtres, de dénigrer, sans jamais l’avoir étudié, ce qui se fait chez eux, et d’exalter, souvent sans le connaître davantage, ce qui se fait chez leurs voisins.

L’exposé du fonctionnement du service des eaux à Londres et à Paris, en facilitant la comparaison des résultats obtenus dans les deux plus grandes capitales de l’Europe, démontrera que, sous ce rapport tout au moins, Paris n’a rien à envier. Il permettra d’admirer comme il convient l’œuvre de Belgrand, continuée, — pour ne citer que les disparus parmi les bons serviteurs de Paris, — par Alphand, Couche, Durand-Claye et Humblot ; œuvre considérable, mais encore inachevée.


I. — LONDRES

Le développement de Londres, comme l’a justement dit Couche, l’ingénieur chargé à la mort de Belgrand du service des eaux de Paris, a dépendu directement des moyens dont on y a disposé pour distribuer l’eau.