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LA PHYSIOLOGIE
DE
LA VIE ET LA MORT

DOCTRINES ANCIENNES ET NOUVELLES

Nous nous abuserions étrangement si nous croyions que la science contemporaine a, enfin, levé le voile qui a caché jusqu’ici les mystères de la vie et de la mort et qu’elle en a dissipé les ténèbres ; ou si seulement nous prétendions qu’elle est à la veille d’y réussir.

Non : l’énigme reste posée. La physiologie n’en a pas dit le mot. L’obscurité reste profonde. C’est à peine si nous entrevoyons le temps et le point où se lèvera la clarté. Et, d’autre part, comme l’esprit humain ne peut se résoudre à une si longue attente ni s’accommoder de l’ignorance pure et simple, il a toujours demandé et il demande encore aujourd’hui, à l’esprit de système, la solution que la science lui refuse. Il s’adresse à la spéculation philosophique. Or, la philosophie nous offre, pour expliquer la vie et la mort, des hypothèses ; elle nous offre les mêmes qu’il y a trente ans, qu’il y a cent ans, qu’il y a deux mille ans : l’animisme ; — le vitalisme sous ses deux formes : vitalisme unitaire ou doctrine de la force vitale, vitalisme démembré ou doctrine des propriétés vitales ; et enfin, le matérialisme, le mécanicisme, ou l’unicisme, ou le monisme — pour lui donner