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CINQ SEMAINES
DANS
L’OUGANDA RÉVOLTÉE

C’est ici, en toute simplicité, le récit de quelques aventures dont j’ai été le héros, ou la victime, dans l’Ouganda. Ce pays anglais n’est pas si éloigné du nôtre qu’on se le figure en général. Avant un an, le train déposera les touristes sur les plages fiévreuses du Victoria-Nyanza. En chemin, les grands hôtels élevés par Cook en vue des lacs Naïvasha et Nekuro arrêteront, sur ces altitudes, les commerçans de la côte anémiés par le paludisme, la masse des chercheurs d’imprévu, et les quelques amateurs de beaux couchers de soleil dans de beaux pays. L’écolier en vacances qui s’embarquera le 10 du mois d’août à Marseille sera le 27 à Mombasa, et le 30 du même mois à Port-Florence, sur les bords du grand lac. Le steamboat qui troublera la tranquillité des derniers hippopotames le mettra le lendemain à Port-Alice, tout près de Ouadelai, la capitale d’Emin-Pacha. Vingt jours après, il sera de retour à Marseille et contera à ses camarades ébahis les merveilles de cette région des lacs, qui nous a valu tant de beaux voyages, y compris celui dont Stanley nous adonné le récit en son livre : Dans les ténèbres de l’Afrique.

Des quatre points cardinaux, les voyageurs sont allés à la région des grands lacs, mais le plus souvent par Bagamoyo et l’Afrique orientale allemande. Défendue à l’ouest par l’immensité sombre de la forêt du Congo, au nord par les marais du Nil,