parer, les autres désireux d’éviter les refroidissemens. C’est même en faveur d’un de ces derniers, — le sieur Joseph B…, bachelier en théologie et frère d’un ascendant direct de l’auteur de ces lignes, — que Mgr de Grimaldi, archevêque d’Aix, accorde, en 1684, sur certificat médical, une autorisation en règle de porter perruque. Il y est recommandé, en latin fort élégant, que les cheveux faux simulent la couleur naturelle, qu’ils entourent une tonsure artificielle et découvrent entièrement les oreilles.
Mais, au moment où Thiers rédige son ouvrage, à la fin du XVIIe siècle, l’emploi des perruques devient si général, à son témoignage, que les laquais eux-mêmes en portent et que d’autre part, chez certains réguliers, comme les Oratoriens, les mêmes innovations qui venaient d’agiter les séculiers prennent naissance et engendrent censures identiques et expulsions parallèles.
Les perruquiers ne pouvaient guère manquer de réaliser des bénéfices considérables sur la fabrication d’un accessoire de toilette à la fois obligatoire et fort cher ; aussi n’hésitent-ils pas à s’imposer de lourds sacrifices pour conserver leurs privilèges. En 1673, ceux de Paris offrent 400 000 livres pour que leur nombre ne soit pas augmenté ; en 1689, pour le même motif. 100 000 livres, ce qui n’empêche les ministres de créer, en 1692, 150 nouveaux offices, d’où gain de 300 000 livres au profit de l’État, et les mêmes manœuvres se renouvellent encore en 1706 et 1714 avec des bénéfices toujours croissons.
Nos praticiens ne tardent pas à s’apercevoir qu’ils trouvent plus de profil à présenter à leurs cliens des perruques non moins volumineuses, mais plus légères, et les acheteurs de goûter cette transformation. La perruque type Louis XIV tient la tête trop chaude : aussi, après la mort du grand roi, on commence à rassembler les faux cheveux en arrière pendant l’été pour ne les laisser pendre latéralement qu’en hiver. Cette habitude est trouvée si commode qu’elle devient perpétuelle ; pourtant les robins, négocians, financiers sont les derniers à conserver les perruques longues et bouclées. Les militaires, eux, supportent à grand’peine l’emploi des cheveux artificiels, surtout frisés ; ils essaient d’abord des perruques « à la brigadière, » simples et légères, puis adoptent un parti plus simple, celui de laisser pousser tout bonnement leurs cheveux, mode assez bizarre dans