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LES ARTIFICES DE TOILETTE

II[1]
CHEVEUX TEINTS ET POSTICHES — LES ARTIFICES DE TOILETTE SUR LA SCÈNE

Sous le règne de Louis XV, il s’éleva une discussion des plus aigres entre Chirac, médecin du roi, et le docteur italien Sorrazi, parce que chacun de ces deux savans prétendait avoir, le premier, reconnu au microscope la nature intime des cheveux ; de là, polémiques interminables, puis injures, et enfin procès internationaux qui compliquèrent si bien les débats qu’à la mort des deux contestans, la question de priorité n’était pas encore tranchée. Quoi qu’il en soit, on n’ignore plus, depuis lors, que les cheveux, comme les poils, figurent un tube enveloppé dans une écorce ou gaine, colorée si le cheveu est noir, blond, rouge, transparente s’il grisonne. Cylindriques, les cheveux restent plats ; élargis, ils frisent ; fins, ils ondulent.

Les règles de la mode, plus ou moins d’accord avec celles de l’esthétique et de l’hygiène, exigent de la chevelure certaines qualités que la nature lui refuse invariablement dans leur plénitude. En bonne règle, une femme, par exemple, devrait jouir de cheveux plus ou moins frisés ou bouclés, d’une nuance soit

  1. Voyez la Revue du 15 mars.