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LUXEMBOURG
ET
LE PRINCE D’ORANGE

II[1]
L’EXPÉDITION DE BODEGRAVE — LE SÉJOUR A UTREGHT


I

« Le prince d’Orange, — mandait le 21 décembre le Roi au duc de Luxembourg, — est occupé présentement au siège de Charleroi, assisté des troupes d’Espagne. J’espère, avec l’aide de Dieu, qu’encore que la garnison ne soit pas aussi forte qu’il serait à désirer, néanmoins, comme Montal s’est jeté dans la place avec quelque cavalerie, elle fera une si vigoureuse défense que les ennemis, qui s’attendaient à la pouvoir enlever en très peu de jours, se pourront repentir d’avoir entrepris une action si hardie. » Cette soudaine offensive pouvait passer pour un coup de génie. Dérobant ses mouvemens derrière l’épais rideau des régions inondées, Guillaume, avec une forte année, s’était échappé de Hollande, se portant à marches forcées d’abord vers Maastricht, puis sur la ville de Tongres, qu’il feignait d’investir. Mais, tout à coup, le 15 décembre, sans que rien eut pu faire soupçonner son

  1. Voyez la Revue du 1er avril.