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peu de poudre blanche ou colorée, d’un soupçon de noir de fumée, non pas en plein jour, mais à la lumière artificielle, peut être toléré et même, dans certains cas, recommandé. Mensonge, soit, mais dont personne n’est dupe, puisque tout le monde en est averti ! Nul ne reprochera à une jeune fille de dissimuler au bal la rougeur de ses bras nus sous une infime couche de poudre de riz (ou soi-disant telle), — à une actrice ou chanteuse de société de forcer à peine ses traits naturels, de corriger sa pâleur, avant de se montrer sur ses tréteaux de quelques mètres carrés ou de paraître devant le classique paravent. Dans les bals costumés, dans les dîners ou soirées de « têtes, » une trace de fard agrémente d’une façon piquante la physionomie, et la coiffure poudrée en particulier ne saurait se passer d’une faible couche de rouge aux joues, de mouches et de quelques légers traits au noir de fumée. Contrairement aux idées généralement reçues, un très discret maquillage rehausse agréablement la figure d’une femme jeune encore, mais convient beaucoup moins à la tête d’une personne plus vénérable, parce qu’alors il faut forcer l’application du fard sans certitude de masquer les imperfections.

Il nous reste maintenant à examiner, toujours aux mêmes points de vue, les artifices de toilette concernant la chevelure ou spéciaux au théâtre ancien et moderne.


ANTOINE DE SAPORTA.