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LE
DROIT D’ENTRÉE DANS LES MUSÉES

L’entrée des Musées nationaux, des Musées départementaux et des Musées municipaux en France, est gratuite depuis le décret de la Convention Nationale, du 23 juillet 1793, qui ouvrit à la foule les portes du Louvre. On n’a jamais touché à ce principe de gratuité, mais on la tenté, d’ailleurs vainement, à plusieurs reprises. Chaque fois, des raisons d’ordre sentimental surtout ont empêché d’aboutir une réforme qui se présente cependant sous le patronage de fort bons esprits.

La question que les nécessités budgétaires font se poser une fois de plus est celle-ci : convient-il que l’accès des musées de France demeure entièrement libre ? Convient-il, au contraire, qu’une taxe soit perçue, au moins à de certains jours ?

Un musée étant un lieu d’exposition et d’étude, dans quelle mesure l’État ou les municipalités peuvent-ils en tirer parti, en vue d’enrichir progressivement leurs collections, dans l’intérêt même de ceux qui sont appelés à se servir le plus souvent des élémens de travail ou simplement de satisfaction intime qu’offre tout musée ?

Ne nous occupons, pour l’instant, que des Musées nationaux français, qui sont au nombre de quatre : Le Musée national du Louvre, ouvert le 23 juillet 1793 ; le Musée national du Luxembourg (18 janvier 1802) ; le Musée national de Versailles (10 juin 1837) ; le Musée national de Saint-Germain (8 mai 1867).

Les Palais de Trianon dépendent du Château de Versailles, les Palais de Compiègne et de Fontainebleau sont rattachés au Musée du