postes permanens ne dépasseront pas la vallée de la Zousfana, ceux des Marocains ne dépasseront pas l’oued Guir, mais nous aurons la responsabilité de la police sur les territoires des deux tribus, et dans tout le triangle compris entre l’oued Guir et l’oued Zousfana, le long duquel va descendre notre chemin de fer. Quant aux ksour de la région, ils pourront être, selon leur volonté, français ou marocains. Déjà, pendant le voyage qu’il vient de faire jusqu’à Djenan-ed-Dar, M. Revoil a recueilli la soumission des principaux ksour, de presque tous les Ouled-Djerir et de plusieurs fractions des Doui-Alenia. Il est à croire que les tentes encore dissidentes ne tarderont pas à suivre cet exemple, surtout si nous nous y prenons bien et si nous savons employer certains argumens auxquels le nomade ne résiste guère. Si le besoin en était démontré, nous ne devrions pas hésiter à envoyer une petite colonne pour décider les récalcitrans. Il importe, en tout cas, d’agir vite et d’en finir promptement.
Une mission marocaine, conduite par Si-Mohammed-el-Guebbas, qui faisait partie de la récente ambassade chérifienne à Paris, est en ce moment en Algérie pour faire sur place, d’accord avec les autorités françaises, l’application du protocole signé au mois de juillet dernier. Si, dans l’avenir, un litige de frontière survient, un commissaire français et un commissaire marocain pour le Nord, deux autres pour le Sud, seront chargés de le régler dans un esprit d’équité et de bonne entente. A cet effet, les commissaires français pourront aller librement et séjourner l’un à Oudjda, l’autre à Figuig, tandis que les commissaires marocains pourront aller librement à Lalla-Marnia et à Djenien-bou-Reszg. Le gouvernement chérifien est, en outre, autorisé par nous à établir dans la région mitoyenne, du col de Teniet-es-Sassi à Figuig, des postes militaires dont remplacement devra être déterminé d’accord avec les autorités algériennes. Ainsi disparaîtront ces continuelles difficultés de frontière, minimes, mais irritantes par leur constante répétition, ces réclamations pécuniaires qui compromettaient à chaque instant nos bonnes relations avec le Maroc et auxquelles il semble que nous soyons décidés à ne plus recourir ; et il y a lieu d’espérer que désormais les relations de bon voisinage et de commerce iront s’améliorant de plus en plus entre nos Algériens et les sujets du sultan. Bien entendu, le traité de 1845, n’étant pas modifié dans ses clauses essentielles, le droit de suite réciproque subsiste ; nous