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En 1861, c’est possible, mais cette exhumation, faite le 14 novembre 1901, d’un document vénérable, est un peu faite pour surprendre. On a marché et amélioré depuis lors.

A l’appui de ces appréciations générales, le même orateur a fourni d’ailleurs des chiffres :

« Sur 2 187 mécaniciens, a-t-il dit, que la compagnie P.-L.-M. a eus à son service de 1865 à 1877, 238 sont passés à d’autres emplois ; 110 ont donné leur démission ; 116 sont morts ; 97 ont été congédiés pour cause de maladie ; 131 retraités par anticipation… Sur ces 2 187 mécaniciens, 4 seulement ont pu être retraités dans les conditions réglementaires, c’est-à-dire à 55 ans d’âge et 25 ans de services. » Il ne s’est trouvé personne parmi les auditeurs pour faire un total rapide et demander, en dehors des 686 agens dont on donnait ainsi le sort, ce qu’il était advenu des 1 701 autres ! Je ne sais ce qu’est le chiffre total de 2 187 mécaniciens, leur nombre était de 830 en 1865 et de 1 263 en 1877. Mais il importe peu ; et ce qu’il faut retenir de cette énumération, c’est que, sur 125 retraites, de 1865 à 1877, il y en a eu 121 anticipées et 4 réglementaires ; voilà le fait, d’ailleurs exact, qui résulte de cette statistique, elle aussi un peu antédiluvienne. Cette période de 1865 à 1877 est celle qui a suivi immédiatement l’institution de la Caisse des retraites de la compagnie, le 1er juillet 1864 ; elle est trop voisine de la constitution même du réseau P.-L.-M. pour qu’on puisse s’étonner que, dans ces 12 années, 4 mécaniciens seulement, recrutés comme on pouvait les recruter alors, aient pu atteindre leurs 25 ans de services. Et cela est si vrai, que l’âge moyen des 121 mécaniciens retraités par anticipation était de près de 54 ans. Ce n’est pas ainsi, ni sur des périodes de début, que se font les statistiques sérieuses. Donnons des chiffres plus contemporains.

Il est bien vrai que, soumis à des fatigues plus grandes, les mécaniciens arrivent moins facilement que d’autres à remplir la double condition de 55 ans d’âge et 25 ans de services leur donnant droit à la retraite réglementaire ; pour eux, plus souvent que pour les autres agens, la compagnie est amenée à user de la faculté qu’elle s’est réservée, et précisément pour eux, de mettre à la retraite par anticipation les agens fatigués comptant 15 ans de services.

Voici des chiffres à cet égard.

Dans les cinq dernières années, de 1896 à 1901, 4 053 agens