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LES FORMES LITTÉRAIRES
DE LA
PENSÉE GRECQUE


Les Formes littéraires de la pensée grecque, par M. Henri Ouvré ; 1 vol. in-18, Hachette.


C’est une histoire de la littérature et de la philosophie (et surtout de la philosophie) chez les Grecs, depuis Homère jusqu’à Démosthène. C’est une histoire philosophique de la littérature hellénique. Le livre abonde en idées et en savoir. L’information y est considérable, et non pas seulement l’information spéciale, mais l’information générale et universelle. M. Henri Ouvré, encore qu’il ne donne aucune référence, excepté une seule fois pour M. P. Lacombe, — et l’exception est pour surprendre autant qu’elle est flatteuse pour celui qui en est l’objet, — connaît, on le voit très bien, tout ce qui a été écrit d’important en France, en Angleterre et en Allemagne sur la littérature grecque. A quoi on le voit ? A ses discussions et à ses polémiques, courtes et vives ; et il est même insupportable de le contempler combattant par allusions contre un adversaire qu’il ne nomme jamais, puis contre un autre qu’il laisse anonyme, puis contre un autre qu’il revêt du mystère de l’incognito. Il faut que nous les devinions. Grand Dieu, rends-leur le jour en combattant contre eux ! Toujours est-il qu’il les connaît admirablement.

Et de plus M. Ouvré est éclairé, et même avec une précision assez rare, sur l’archéologie, sur l’indianisme, sur le médiévisme, sur la philosophie allemande, sur la sinologie, sur la médecine. Que ne sait-il point, et quelle est la chose dont il nous permettrait d’ignorer qu’il la sait ? Aucune assurément ; et il est juste d’ajouter qu’en vérité son livre prouve très bien qu’aucune de ces sciences n’est inutile à l’intelligence de la