une légère pointe de dédain. C’était une faute d’autant plus grave que certaines d’entre elles peuvent être citées comme modèles et qu’il était facile de prévoir que les guerres futures pourraient en comporter de semblables.
Entre autres, il faut citer celles de Stuart qui appartenait à l’armée de Virginie, sous les ordres de Lee, général en chef des forces du Sud.
La contrée où elles se déroulaient ressemble à nos pays de l’Est. Environ 400 kilomètres séparent Richmond, tenue par les Sudistes, de Washington, occupé par les fédéraux : c’est à peu près la distance de Metz à Langres.
Les cavaliers confédérés étaient armés du sabre, de la carabine et du revolver. Le paquetage était en général, très léger ; il ne s’alourdissait que quand une expédition de plusieurs jours se préparait. On mettait alors sur la selle le plus de vivres possible.
« La façon dont les marches étaient réglées mérite d’être signalée. Les étapes journalières de 50 à 60 kilomètres, répétées plusieurs jours de suite et fournies par des effectifs de 1 200 à 1 500 hommes, étaient communes. Lorsqu’on n’avait pas à craindre l’ennemi, elles se faisaient de la manière suivante :
« 10 kilomètres au pas et au trot, les chevaux montés : une heure. 4 kilomètres au pas, les hommes pied à terre : une heure. Et ainsi de suite jusqu’à 60 kilomètres. Les chevaux n’étaient donc montés qu’une heure sur deux et la vitesse moyenne était de 7 kilomètres à l’heure.
« Chaque détachement avait ses éclaireurs (scouts). La plupart venaient des États de l’Ouest, où ils avaient fait la guerre contre les Indiens, ce qui les avait préparés à ce dangereux service. Ils étaient sans cesse au contact de l’adversaire, épiant tous ses mouvemens. D’ordinaire, ils traversaient ses avant-postes la nuit, passaient le jour dans les bois ou dans les habitations de gens dévoués à la cause du Sud[1]. »
Les scouts étaient quelquefois envoyés en reconnaissance plusieurs jours à l’avance. Sinon, ils rayonnaient à faible distance de leur troupe. Stuart recevait donc rapidement leurs renseignemens et pouvait profiler sur-le-champ des occasions qui lui étaient indiquées. En général, il n’y avait pas de
- ↑ Borcke, officier de dragons, Prussien, au service du Sud, et chef d’état-major de Stuart.