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(ein ansehnliches Stück Land mit Baumwolle und Waizen bebaut) ; aux environs de Zinder, on cultive particulièrement une quantité de tabac (besonders wird ein ansehnliche Menge Tabak gebaut) ; à Vouchek, les plantations de coton sont qualifiées de luxuriantes (eine sehr uppige Baumwollen-Pflanzung, sorgfältig umzäunt) ; d’autres, comme à Tunguré, sont simplement qualifiées de belles plantations[1]. Ainsi le coton est, dans toute cette région, une culture habituelle, on l’y retrouve partout.

Voilà ce qu’était le pays, il y a cinquante ans ; passons à une description plus moderne, d’ailleurs succincte, celle du capitaine Joalland, qui, en 1900, comme chef, après Voulet, de la mission de l’Afrique centrale a parcouru une grande partie de nos possessions à l’ouest, au nord et à l’est du Tchad. De Zinder, il fit une pointe vers l’ouest jusqu’à Tessaoua et traversa les lieux décrits par Barth entre ces deux villes ; il est le 28 août à Tyrméni, le 29 à Tounkour, « pays de mil splendide, » le 30 à Koutché, le 1er septembre à Chébaré et le 4 à Tessaoua : « Dans tout ce pays, la tranquillité était absolue, l’accueil excellent, les récoltes bonnes. Tessaoua est un très grand village entouré d’un beau tata crénelé, moitié moins haut que celui de Zinder, mais bien entretenu… Les cases sont bien construites, très propres ; tout respire le bien-être, car Tessaoua commerce beaucoup avec l’Aïr et le Damergou… La récolte était, en ce moment, d’une extraordinaire abondance qui, correspondant avec l’occupation du pays, attirait aux Français la sympathie de tous. » Le capitaine Joalland ne distingue pas entre les cultures ; ce n’est pas son affaire ; mais on voit que l’aspect du pays lui paraît très satisfaisant. Il se contente de noter plus loin des montagnes ferrugineuses[2]. Sur Zinder, il est enthousiaste : « Pour donner une idée exacte de ce qu’est ce pays de Zinder, il me faudrait évoquer des tableaux des Mille et une Nuits. Il me faudrait décrire et l’intérieur du palais du sultan, avec ses lits couverts d’étoffes de soie et de velours brodés d’or ; le tout parfumé à l’essence de rose ; il me faudrait évoquer le faste oriental transporté en pleine Afrique centrale ; il faudrait décrire aussi ces cavalcades où les accoutremens les plus grotesques se mêlent aux manteaux brodés et aux velours damassés. Qu’il me suffise de dire que le pays de Zinder est un pays riche où le blé, le

  1. Barth, Reisen und Entdeckungen, t. IV, p. 52, 64, 76, 77, 78, 79.
  2. Bulletin mensuel du Comité de l’Afrique française, juin 1902, p. 195.