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dans le lit conjugal, s’y faisait apporter le matin la pipe du mari. Le domestique du président, qui était un natif de Sparte, interrogé par le juge pourquoi il ne dénonçait pas le fait à son maître, répondit laconiquement : « Je croyais que Monsieur voulait avoir des enfans.      .      .      .      .      .      .      .      .      .      .

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Vous avez pour consul à Corfou un vieil ami à moi, M. Grasset, que je vous recommanderai toto corde. Il connaît le pays où vous êtes, mieux que personne, pour y avoir été d’abord comme philhellène, puis comme consul d’abord à Janina, puis à Thessalonique, finalement à Corfou. C’est un très galant homme et un excellent garçon qui sera charmé d’entrer en relation avec un ministre comme vous. Il faisait si froid en Espagne que je n’y ai pu attendre la fin de novembre. On y était fort en émoi à cause des élections et du nouveau ministère. Les Progressistes faisaient des revues tous les jours, mais la mauvaise réputation de Narvaez les empêchait de faire du train dans la rue. J’ai trouvé à Madrid M. Bourée allant en Portugal, médiocrement content, et M. Barrot s’en retournant en France très vexé. Je n’ai pas vu l’entrée de Mercier, qui doit être, lui, très content. Je suis à Cannes, qui est un peu désert cette année. À force d’écorcher les Anglais, les Cannais les ont effarouchés. Cependant nous ne sommes pas tout à fait abandonnés et nous avons retrouvé là nos vieilles habitudes. M. Cousin nous est revenu et avec lui nombre de nos connaissances. Si votre diable de mer ne m’effrayait, j’irais revoir votre Parthénon et assister à une discussion de la Chambre des députés dans le genre de celle que vous me décrivez.

Adieu, cher monsieur, portez-vous bien et ne vous acoquinez pas trop à la Grèce. Mlle Lagden et sa sœur me chargent de leurs complimens.

Mille amitiés bien vraies.


P. Mérimée.