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forme et de je ne sais quoi encore, en tout cas a réuni en lui-même une abondance de grandes qualités suffisante pour lui attirer l’admiration de deux publics aussi différens que le sont les publics français et allemand. Espérons donc que la publication actuelle contribuera à ramener vers lui l’attention de ses compatriotes[1].

Nous aurions vivement désiré pouvoir y joindre les lettres adressées par M. de Gobineau à Mérimée, mais par malheur elles ont probablement été détruites avec la maison qu’habitait celui-ci lors de l’incendie de la rue de Lille en 1871.

A. SCHEMANN.


PREMIÈRE PARTIE

Monsieur[2],

Voici une description du camp de Péran et une notice sur le monument de Gavr’Innis[3]. Je regrette de ne pouvoir vous offrir ni l’un ni l’autre. Le premier appartient à un de mes amis ; l’autre est le seul exemplaire qui me reste d’un ouvrage épuisé et que je suis obligé de consulter souvent pour mes rapports sur les monumens historiques. Il vous suffira, au reste, d’un quart d’heure pour trouver dans ces descriptions les faits qui peuvent vous intéresser.

Je lis avec un très grand plaisir votre premier volume[4]. Je crois que vous avez grandement raison au fond. Sur quelques détails, il y aurait peut-être des objections à vous faire ; mais je

  1. Je crois devoir signaler ici deux excellentes esquisses biographiques sur le comte de Gobineau : l’une en tête de la 2e édition de l’Essai sur l’Inégalité des races humaines (Paris. Didot, 1884) ; l’autre qui sert de préface au poème d’Amadis, œuvre posthume (Paris, Plon, 1887).
  2. Il est toujours difficile d’imprimer une correspondance de P. Mérimée dans la pureté du scandale de son texte, et il n’y a pas moyen de n’y pas faire quelques suppressions. Nous en avons donc fait quelques-unes dans ces trente-quatre lettres, en ayant toujours soin de suppléer par des lignes de points à celles que nous supprimions. A quoi, si nous ajoutons que presque toutes ces suppressions ne portent que sur des passages où le cynisme de Mérimée s’aggravait de l’indiscrétion avec laquelle il nomme en toutes lettres les héros ou les victimes des aventures qu’il conte, et dont personne aujourd’hui n’est plus là pour garantir ou discuter l’authenticité, nous espérons que les philologues ne nous accuseront pas de manquer « à toutes les obligations d’une saine méthode, » et les lecteurs nous sauront gré de notre « infidélité. » (N. D. L. R.
  3. Note sur un monument de l’ile de Gavr’Innis, broch. in-4o, 1536.
  4. De l’Essai sur l’inégalité des Races humaines.