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LA PAIX D’AMIENS

COMMENT LA PAIX FUT ROMPUE


En arrivant à Londres, Andréossy apprit que les Ministres demandaient un subside pour porter le nombre des marins de 30 000 à 50 000[2]. Le 14 novembre 1802, Hawkesbury écrit à Whitworth, à Paris : « Si le gouvernement français engage avec vous un entretien au sujet de l’île de Malte, il est de la plus grande importance que vous évitiez de révéler quoi que ce soit des intentions de Sa Majesté en ce qui regarde l’île. » Le roi déclare, le 10 novembre, qu’il réglera sa conduite sur la situation de l’Europe. Dans la discussion de l’adresse, aux Lords, Grenville dit : « Le royaume est placé dans la plus terrible, la plus critique des situations. Il ne lui reste plus que deux alternatives : préparer la guerre ou se courber sous la volonté de celui qui préside aux destinées de la France. » « Il vaut mieux, dit Windham, aux Communes, prévenir le coup que le parer. » Canning réclame de vigoureuses mesures de défense. Fox ose démontrer

  1. Voyez la Revue des 1er et 15 août et du 1er septembre.
  2. Oscar Browning, England and Napoléon in 1803, Despatches of lord Whitworth. Londres, 1883.