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de conditions différentes ; que les ouvriers au-dessus de cinquante-cinq ans y sont rares, et que la population en est assez mobile ; que le temps du travail y est plutôt moindre que dans les branches les plus voisines de la grande industrie et que la peine y est moindre que dans les mines de jadis ; qu’en outre, ce même temps de travail est moindre dans les grands établissemens miniers que dans les moyens ou les petits et que le salaire y est meilleur ; que le taux du salaire n’y peut être considéré comme bas, et qu’en tout cas il s’est élevé jusqu’à doubler, tripler, et plus, depuis la fin du XVIIIe siècle.

Je sais tout ce qu’il faudrait ajouter encore, quels coefficiens il y aurait lieu d’introduire, et de combien de correctifs on devrait user : tenir compte de la situation commerciale et économique de l’industrie en général, et de l’industrie minière en particulier, de l’état du marché de travail, du développement des entreprises, de l’accroissement du personnel, des progrès de l’outillage, etc. Mais je sais aussi que, tout compte tenu de tout cela et de mille autres circonstances encore, nous en serions toujours à l’à peu près ; jamais nous ne dépasserions le Qaia. Et, au surplus, comme nous ne faisons ni de la science pour la science, ni de l’art pour l’art, mais que nous cherchons simplement dans la vie des élémens et des fondemens pour la politique sociale, observations et conclusions nous paraissent suffisantes.

Il s’agit à présent de faire pour le travail dans la métallurgie, la construction mécanique, la verrerie, la filature et le tissage ce qu’on vient de faire pour les mines, et de le faire comme on l’a fait, c’est-à-dire comme on peut le faire. Nous commencerons par la métallurgie.


CHARLES BENOIST.