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représente en moyenne 8 971 électeurs : 82 députés se tiennent aux environs de cette moyenne, 264 restent en dessous, et 229 la dépassent. Les 13 premiers députés ont ensemble 216 500 électeurs ; les 13 derniers n’en ont que 43 000 : et cependant ces 26 députés sont égaux en droits sur les bancs du Palais-Bourbon. Voilà comment notre loi électorale a organisé le gouvernement ; de la nation par la nation !


III

Comment peut-on remédier à un pareil état de choses ? Le problème doit être difficile à résoudre, car il y a longtemps qu’on y travaille tant en France qu’à l’étranger sans avoir pu aboutir à une solution qui satisfasse tout le monde. Récemment encore, on vient d’en avoir la preuve en Belgique.

Qu’il nous soit permis de revenir après tant d’autres sur cette question. Elle est d’assez grave importance pour retenir l’attention de ceux qui s’intéressent à l’avenir de ce pays, et « l’actualité » ne lui fait pas défaut, puisque plusieurs projets de réforme figurent à l’ordre du jour des Chambres.

Le problème, réduit à ses données essentielles, se présente de la manière suivante. Etant donné qu’une nation a le droit de se gouverner par elle-même, comment la mettre en mesure d’élire une Chambre qui soit sa représentation aussi fidèle que possible ? En d’autres termes, comment obtenir que la force respective des partis dans la Chambre soit proportionnelle à la force des partis dans le pays ?

Pour atteindre ce but, il faut et il suffit que chaque citoyen ait la faculté d’émettre un vote utile ; j’entends, par vote utile, un vote qui ne soit pas perdu. Il est bien évident que, si parfait que soit le système adopté, il y aura toujours des voix inutilisées ; l’absolu n’est pas de ce monde, mais, entre la perfection et ce qui existe aujourd’hui, il y a infiniment de degrés, dont on peut franchir un bon nombre. C’est ce qui doit encourager le chercheur.

Saint-Just avait étudié la question dans les loisirs que lui laissait l’extirpation de la tyrannie et de la superstition. Son système, extrêmement simple, se réduisait à ceci : la France tout entière ne formait qu’une circonscription unique. Chaque citoyen votait pour un seul candidat ; on totalisait les résultats pour