sa mère, » lit-on dans un imprimé du temps. Quant aux vacances, dit le règlement, elles commençaient le 15 août et se clôturaient le 1er octobre.
Le jeune d’Etchegoyen ne profita pas de l’invitation que M. d’Arjuzon lui avait faite de venir à la campagne. Une lettre datée du 30 septembre, la seule que nous ayons pendant la période des vacances, semble, au contraire, indiquer qu’il passa ses six semaines de congé au collège. Il n’en avait pas, pour cela, perdu sa gaieté et sa bonne humeur.
« Vous me trouvez badin, ma chère tante, je vous dirai qu’il faut l’être quand on se trouve en compagnie, j’ai toujours fort bien entendu le badinage et c’est même ce qui m’a fait le plus aimer ici. »
Chaque année, à la Saint-Rémy, époque de la rentrée, il était d’usage, dans tous les collèges de Paris, que les élèves eussent à subir un examen, en présence du « principal, » qui, ensuite, les répartissait suivant leurs forces dans les différentes classes. Jean supporta cette épreuve avec succès. Il le dit à sa tante, mettant de côté une modestie qu’il jugeait inutile... « Si, près de vous, on fait mon éloge, ici, je n’en puis soutenir le poids tant tout le monde m’en accable ; il est vrai que j’ai bien travaillé ; aussi le principal et les maîtres veulent-ils absolument que je soutienne une thèse générale sur la physique et les mathématiques à la fin de l’anuée scolaire. Il est sûr que cela me ferait beaucoup d’honneur et que bien des gens en enrageraient ; mais j’hésite, c’est si coûteux ! Je ne m’en tirerais pas à moins de 800 livres. Rien que l’impression de la thèse coûte 200 livres, il faut ensuite faire disposer la salle, donner une sorte de collation aux examinateurs, aux académiciens, ainsi qu’à nos connaissances et à nos correspondans, ce qui revient à 400 livres, puis il y a le présent d’usage aux professeurs : une paire de gants avec un louis dans chaque doigt. En tout cas, si je me décide pour cette thèse, je vous la dédierai, pourrai-je mieux faire que de choisir la personne à qui je dois tout ?...
« J’attendrai M. d’Arjuzon, qui va revenir à la Toussaint, pour en conférer avec lui. Il est, pour le moment, avec M. son fils à sa terre de Louye[1] où tous deux s’amusent comme des roys. »
La thèse à soutenir, dont il est ici question, était d’un usage
- ↑ Eure.