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de la comptabilité. Ailleurs le Travail s’unit, se mêle au Capital : ici, à ce point central, il se résout en lui.

Ainsi, de cinq à six mille ouvriers, formant quarante-quatre ou quarante-cinq catégories ; deux grandes branches de services : technique et administratif, et, pour le premier, deux, pour le second, trois ou quatre branches secondaires ; un cadre ou plutôt deux cadres de sous-officiers, du fond et du jour ; une vingtaine, peut-être une trentaine, et davantage encore, suivant l’importance de la concession, d’ingénieurs occupés à une dizaine ou à une douzaine de besognes : telle est la division, la distribution, — je crois que l’on a le droit de dire l’organisation du travail dans les mines, car si le travail de la mine, avec toute cette discipline et toute cette hiérarchie, avec toute cette coordination et toute cette subordination, n’est pas organisé (sans préjuger de la solution des questions pendantes et simplement pour ce qui est du travail en soi), aucun travail dans aucune industrie ne l’est et il faudrait alors désespérer qu’aucun pût l’être.

Il reste à voir, pour épuiser sur le premier chapitre ce premier exemple, comment se répartissent par âge dans les diverses catégories les ouvriers des mines ; quelle est pour eux la durée du travail, quels en sont le poids et la peine, quelle en est la rétribution, quelles en sont les conditions, c’est-à-dire quelle est leur condition, et si vraiment la Cité obscure est une Cité dolente.


CHARLES BENOIST.