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FRÉDÉRIC LE GRAND
D'APRÈS SA CORRESPONDANCE POLITIQUE

I
LE POLITIQUE

Vingt-sept volumes de lettres politiques, — lettres officielles aux souverains et hommes d’État, instructions aux agens diplomatiques, dépêches et ordres aux ministres, mémoires secrets, papiers confidentiels, j’ajoute enfin lettres familières à des parens ou amis, — ensemble près de seize mille pièces authentiques et souvent autographes signées, avec l’orthographe originale que l’on connaît, Federic, et en allemand Friderich, les plus nombreuses et les plus curieuses écrites en français, dans un style extraordinairement coloré, large et nerveux, toutes ces pièces classées à leur date depuis le 1er juin 1740, jusqu’au 31 décembre 1768, où s’arrête aujourd’hui ce gigantesque monument élevé par la Prusse à la mémoire du plus glorieux de ses rois : voilà la Correspondance de Frédéric le Grand[1].

  1. Cette magnifique publication, préparée sous les auspices de l’Académie royale de Berlin, est digne en tout point de son sujet comme de la savante compagnie à qui elle doit la naissance. La seule chose qu’il soit permis de regretter, c’est de ne pas trouver à sa date dans la Correspondance politique l’écrit à coup sûr le plus intéressant qui soit sorti de la plume du grand Frédéric, son testament politique du 27 août 1752, dont quelques trop courts extraits ont été publiés, et dont l’original est conservé aux Archives de la Maison royale de Prusse où la communication en est aujourd’hui strictement interdite.