déchargeant, et le groupement qui le constituait ne subsiste plus : ses parties mêmes disparaissent dans des réactions : l’ion SO4 par exemple se résout en oxygène et anhydride sulfurique. — Les ions proviennent de l’électrolyse.
Enfin, d’autres physiciens ont introduit récemment les électrons, nouveaux facteurs qui ne sont autre chose que les tourbillons électriques qui chargent ordinairement les ions, mais qui peuvent exister à l’état libre.
On voit ainsi renaître, après une centaine d’années, la faveur dont jouissait l’agent électrique auprès des chimistes. Le système de nomenclature et de classification de Berzelius et de Mitscherlich qui eux-mêmes l’avaient emprunté à H. Davy, était fondé sur l’idée que l’électricité était l’agent principal des mutations chimiques. Les corps simples étaient distingués en élémens électro-positifs et électro-négatifs, qui ne sont autre chose que les ions actuels et l’énergie des combina sons était supposée en rapport avec la capacité électrique de ces agens. — J.-B. Dumas, en découvrant les substitutions, en 1833 et 1834, mit la hache dans ce système dualistique et le renversa. — Il ne s’agit pas aujourd hui de le faire renaître : c’est à un autre point de vue et sur un autre terrain que les ions interviennent.
Les ions, élémens revêtus d’électricité à l’état d’électrons, se transforment en élémens ordinaires en se déchargeant aux électrodes sur lesquels ils se portent pendant l’électrolyse. — Dans la décomposition électrique des sels, tels que le sulfate de cuivre, par exemple, l’ion métallique cuivre se rend au pôle négatif ou cathode qui l’attire, — d’où son nom de cation — y perd son électricité et s’y dépose en redevenant cuivre ordinaire. Le reste de la molécule qui forme l’anion SO4 se rend de même au pôle positif ou anode, s’y décharge, et se résout en anhydride sulfurique SO3 et oxygène ordinaire. Le cas des acides se ramène à celui des sels. L’acide est un sel dans lequel le rôle du métal est tenu par l’hydrogène, ion électro positif ou caihion. L’acidité d’une liqueur soumise à l’électrolyse est en propoition du nombre des ions hydrogène. L’alcalinité d’une solution est, de même, en rapport avec le nombre des ions oxydrile (OH) qu’elle contient. Aujourd’hui, dans les laboratoires on a adopté le langage qui correspond à ces idées. On dit que l’on détermine le nombre des oxydriles, ou le nombre des ions hydrogène d’une solution, au lieu de dire simplement qu’on en détermine l’alcalinité ou l’acidité.