britannique. On en a trouvé aussi de quelques-uns de leur subordonnés, et on ne saurait surtout oublier le remarquable ex-voto païen représentant le genius d’une trirème, figure symbolique, — Apollon peut-être, — le corps nu, la tête radiée ; à côté du genius, et tournés vers lui dans l’attitude de la prière, deux personnages vêtus qui accomplissent le vœu, l’un tenant à la main une patère au-dessus d’un petit autel avec son feu ; ce sont deux matelots dont les deux barques sont figurées, chacune au-dessous de leur patron ; au milieu de l’ex-voto l’inscription du navire consacré au genius, III RAD, Triremis radians[1]. Ce sont là des documens très précieux et qui jettent une vive lumière sur le passé de l’ancien port de l’empire.
Mais le monument le plus remarquable de cette époque a malheureusement disparu. C’est la fameuse Tour d’Ordre ou d’Odre, dont le feu éclairait toutes les nuits, autant que les médiocres fanaux du temps pouvaient le faire, les navires qui traversaient à chaque instant le détroit qu’on appelait le fretum gallicum. Cette tour célèbre fut l’œuvre de Caligula. Tout le monde connaît le texte de Suétone au sujet de la ridicule expédition que fit cet empereur sur les bords du Rhin, et la singulière contremarche qui la termina d’une manière imprévue. « Caligula, dit-il, s’avança vers l’Océan avec un grand appareil de machines, comme s’il eût médité quelque entreprise considérable, et, lorsque personne ne pouvait deviner son dessein, il ordonna tout d’un coup qu’on ramassât des coquillages et qu’on en remplît tous les casques ; c’étaient les dépouilles de l’Océan dont il fallait orner le Capitole et le palais des Césars. Comme témoignage de sa victoire, il fit construire une tour très élevée sur laquelle, ainsi que sur la tour de Pharos, devaient être allumés pendant la nuit des feux destinés à guider la marche des navires[2]. »
Suétone, il est vrai, est le seul auteur classique qui parle de cette tour, et il n’en indique pas l’emplacement exact. Les détails de l’expédition de Caligula sont à vrai dire un peu obscurs, mais les témoignages de Suétone, de Dion Cassius, de Tacite et de