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à la maison Didot, qui l’a édité avec luxe et, jusqu’à la couverture même, tout y charmera les yeux.

La sincérité des impressions et des planches, et ce qu’on y sent de personnellement éprouvé, font également du voyage de M. Hugues Krafft : A travers le Turkestan russe[1], un livre précieux, à l’aide duquel nous pénétrons l’intimité de ces races si différentes, dont les types si originaux dans leur variété même et leur immutabilité, ainsi que les villes, sites, scènes de mœurs, intérieurs, et paysages qu’ils animent, restent à jamais fixés dans notre esprit. Après tous les voyageurs qui ont parcouru le Turkestan et l’ont observé au point de vue ethnographique, scientifique, historique et descriptif et la relation publiée ici même par M. Edouard Blanc, l’un de ses derniers et plus savans explorateurs, sur Samarcande, Boukhara, Tachkent, le Ferghana, M. Hugues Krafft s’est surtout préoccupé de faire connaître le pays au moyen de documens photographiques. Un séjour prolongé en Asie Centrale, et dans les mêmes contrées, lui a permis de vivre dans l’étroite intimité de ces peuples, habitans d’un pays qui fut le berceau de l’humanité, et dont les coutumes ne se sont guère modifiées depuis l’origine du monde, mais auxquels l’établissement des chemins de fer transcaspien et transsibérien enlèvera, avant peu, leur originalité propre et leur caractère très particulier. Les photographies de M. Hugues Krafft, que l’héliogravure a rendues inaltérables, resteront, pour les futurs historiens, comme un monument et un témoignage de ce qu’ils furent. Mais, dès maintenant, on peut considérer cet ouvrage, édité avec un grand luxe dans le papier, l’impression et l’illustration, comme un des plus somptueux de 1902.

Après les événemens qui se sont passés en Extrême-Orient durant ces dernières années, à la suite de l’intervention européenne, à l’heure où l’on discute sur le partage du vaste Empire du Milieu, il suffit de signaler le volume que MM. Élisée et Onésime Reclus, les savans et célèbres géographes, ont écrit sur la Chine[2], et qui renferme des informations aussi précieuses au point de vue pratique et descriptif qu’aux points de vue historique politique, et administratif.

C’est un tableau complet des origines de la conquête européenne en Asie que nous donne M. G. Saint-Yves dans cet ouvrage de vulgarisation : A l’assaut de l’Asie[3], qui expose sommairement, mais avec

  1. A travers le Turkestan russe, par M. Hugues Krafft, 1 vol. gr. in-4o illustré de 171 planches en taille-douce hors texte et de 194 gravures en phototypie dans le texte ; Hachette.
  2. La Chine, par M. Elisée Reclus, 1 vol. petit in-4, avec cartes ; Hachette
  3. A l’assaut de l’Asie, par M. G. Saint-Yves, 1 vol. in-4, illustré ; Alfred M Mame.