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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




30 novembre.


Nous parlions, il y a quinze jours, à propos de notre arrangement avec la Porte, du protectorat catholique de la France en Orient : nous devons parler aujourd’hui, à propos de l’emprunt chinois, du même protectorat en Extrême-Orient. Dans la Méditerranée ou dans les mers de Chine, la question est la même, bien qu’elle se présente ici et là avec des caractères un peu différens. Elle aurait dû pour le moment n’être pas posée, car il s’agissait en somme d’une simple affaire de finance : la commission du budget en a décidé autrement. M. Gustave-Adolphe Hubbard a fait en son nom un rapport tout à fait imprévu, où la question financière n’occupait qu’une place secondaire, tandis que la principale était donnée à nos missions d’Extrême-Orient. M. Hubbard professe sur elles, et sur le protectorat dont la France les couvre, des idées qui ne sont pas précisément nouvelles ; mais c’est la première fois qu’elles étaient imprimées dans un rapport parlementaire. Il a bien fallu s’en occuper, et, à partir de ce moment, l’opération financière débattue entre le gouvernement et la commission du budget a perdu de son importance ; il ne s’est plus agi que de savoir si les missionnaires français, ou protégés français, devaient être indemnisés au même titre et dans les mêmes conditions que les autres personnes ou collectivités lésées.

Nous ne dirons donc que peu de chose de l’opération financière ; elle est d’ailleurs assez compliquée. Voici le fait en quelques mots. Chaque puissance, on le sait, a été admise à réclamer à la Chine une note à payer à la suite de la dernière expédition. La note de la France s’est élevée à 265 millions, que la Chine s’est engagée à nous payer en trente-neuf annuités : l’intérêt en a été fixé à 4 pour 100. Que vaut exactement notre créance, c’est ce que l’avenir seul montrera.