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les ressources locales qu’il faudra exclusivement compter pour l’amélioration des terres.

Bien des points où le colon européen ne pourra pas réussir peuvent cependant être exploités par l’indigène, qui se contente de bénéfices moindres, en raison de la modicité de ses besoins.

Dans la région côtière, au contraire, les cultures spéciales de grand rapport et pouvant aboutir à une rémunération suffisante des capitaux, seront développées avantageusement ; mais elles nécessitent des avances importantes, parce qu’elles n’entrent en rapport qu’au bout de quelques années et sont parfois détruites par des ouragans qui sévissent dans ces parages. Aussi, le petit colon sera-t-il rarement en mesure de s’adonner à ces cultures, pour lesquelles d’ailleurs il faut des connaissances professionnelles. Là, il pourra y avoir intérêt à apporter des matières fertilisantes, destinées à augmenter les rendemens.

Des richesses naturelles existent en assez grand nombre, qu’il faut exploiter avec modération pour ne pas en tarir la source, et dont on peut tirer un parti immédiat.

Les tentatives d’acclimatation et d’amélioration des espèces indigènes, les perfectionnemens dans la préparation des produits récoltés, modifieront avantageusement la situation agricole.

L’impulsion puissante donnée par le général Gallieni au développement des diverses branches de l’agriculture a déjà amené des résultats positifs. Elle a, en outre, développé, chez les collaborateurs civils et militaires du gouvernement général, une émulation pour la mise en valeur des ressources de la Grande Ile, et, partout, on peut constater une grande activité, mise au service d’une direction intelligente.


ACH. MÜNTZ ET EUG. ROUSSEAUX,