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climat, sur les points de la côte orientale qui sont suffisamment abrités.

La préparation de la vanille constitue une opération qui doit être exécutée par des personnes habiles et expérimentées. Beaucoup de planteurs sont effrayés par les difficultés pratiques de ces nombreuses et délicates manipulations et renoncent, pour cette raison, à la culture d’une plante qui peut donner pourtant des produits très rémunérateurs. Cependant, il existe déjà d’importantes cultures de vanille à Nossi-Bé et sur la côte orientale, notamment aux environs de Mahanoro et de Vatomandry.

Cette situation serait améliorée par l’association des planteurs et par l’installation d’un établissement où se ferait, par des personnes compétentes, la préparation de la gousse. Les conditions nécessaires pour obtenir un beau produit marchand se trouveraient ainsi bien plus facilement réalisées.

Le poivrier permettra d’utiliser un grand nombre de points de la côte Est, où il rencontrera la chaleur et l’humidité qui lui conviennent.

Le développement des plantes à latex pouvant fournir le caoutchouc est également du plus haut intérêt.

Le caoutchouc de Madagascar, connu depuis longtemps sur le marché d’Europe, est généralement très apprécié du commerce.

Les principales plantes à caoutchouc se rencontrent sur les versans Est et Ouest, ainsi que dans le Sud de l’île. Le centre de Madagascar (Imerina et Betsileo), presque entièrement dénudé, n’en produit pas. On est encore loin de connaître complètement toutes les plantes à caoutchouc de la Grande Ile ; on peut espérer qu’on découvrira dans les forêts de nouvelles espèces intéressantes, comme cela s’est produit récemment dans la région d’Antondroy et Mahafaly (environs de Fort-Dauphin). Mais, à Madagascar, la récolte s’opère avec si peu de ménagemens, qu’elle aboutit à la destruction de ces plantes précieuses, dont la reconstitution nécessitera de longues années et de grands sacrifices.

Il y aurait lieu de régulariser dès maintenant leur exploitation et de développer les plantations des espèces qui fournissent les meilleurs résultats, en se souvenant qu’il faut attendre bien des années, avant de pouvoir faire des récoltes fructueuses.

Des études plus complètes des plantes à caoutchouc, au point de vue de la spécification des espèces botaniques, du mode de